jeudi 9 février 2012

DYSNEY-GANGE...

 
 

 LA PUJA DU SOIR à VARANASI

Bénares-Varanasi, ce sont plusieurs mondes en un, tout se mêle et se démêle, se fait et se défait...
Il faut se laisser porter, emporter, se fondre dans cette foule et s'en sortir comme on peut!
On n'en revient pas indemne...
Au coucher du soleil, Dasashwamedh Ghâts s’enflamme pour la Puja du soir, la prière à Shiva.
Magique! diront certains, "dysneylandesque" à mon humble avis...
Des centaines d'embarcations, pleine de touristes curieux (dont nous faisons partie!) ou de pèlerins non moins curieux, serrées les unes contre les autres, enchevêtrées, entrecroisées, dans un grand fracas de coques grinçantes, font face à cette gigantesque scène, digne d'un "Olympia" ou d'un "Zénith" européen...
  
Au programme : danses sacrées et cérémonie d’offrandes de la lumière au Gange dans des volutes d’encens, au son des instruments traditionnels, au milieu des flammes et d'un brouhaha indescriptible!
Des prêtres en grande tenue, accomplissent une chorégraphie synchronisée au millimètre (presque!) sous de puissants projecteurs, stéréo et écrans de retransmission!
Sur des ghâts voisins se déroule une copie de ce spectacle, drôle et surprenant au début, finalement assez décalée ...




Cérémonie de la PUJA sur les ghats par untour-desmondes


Le lendemain, au petit matin, après la "folie" de la veille, nous a pris l'envie d'aller sur l'autre rive du Gange, en face des ghâts, un passage bien physique celui-là qui me paraît être le plus pittoresque et émouvant.




L'espace d'une seconde, en accostant, il m'a semblé débarquer en Mauritanie!
Un désert et des  "melhafa" multicolores...Mais non, ce sont des saris...
L'hindouisme a parfois des allures de comptine. Par exemple, la croyance qui veut que, si l'on meurt sur la rive en face de Varanasi, on se réincarne en âne. Ce qui explique peut-être qu'il n'y ait personne, pas de constructions, pas de pujas flamboyantes ...Seules quelques familles viennent s'isoler ici avec leurs enfants, peut-être parce que l'eau y est peu profonde.







Mais bien vite, nous sommes ramenées à la réalité de ce lieu saint où nous nous trouvons. Sous le regard étonné d'une paysanne au travail, parmi les fleurettes, coquillages et autres offrandes solitaires, des ossements ont échoués là, il y a fort longtemps, témoins de la sainteté de ces morts-là...



 



 Les prêtres, les "holymen", les sadhus, les femmes enceintes, les enfants de moins de dix ans, les morts de la lèpre ou par morsure de serpent sont jetés directement dans le Gange, "weighted with big, big stones"...et forcément un jour ou l'autre remontent à la surface ou bien s'échouent sur la berge et quand le Gange est très bas réapparaissent à la surface, accrochés comme retenus par une force invisible...
 










Nous continuons notre marche silencieuse, plongées dans nos pensées-méditations et quelques belles surprises, sur ce banc de sable, nous surprennent par leur beauté solitaire et apaisante, offrandes éphémères.














"Revenir au départ, rien que le minimum de l'essentiel.
Se détendre dans le moment présent, se détendre dans l'absence d'espoir, se détendre avec la mort, ne pas s'opposer au fait que les choses ont une fin, que les choses passent, qu'elles n'ont pas de substance durable, que tout change tout le temps - c'est cela le message de base."

Pema Chödrön







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